Santé

Santé : Choléra en Haïti, entre négligence et l’irresponsabilité de l’État!

Le Choléra a fait des ravages en Haïti, en raison de la négligence des autorités sanitaires et les failles du système de santé du pays.Nous avons visité plusieurs Centres Traitement de Choléra (CTC) de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.Au constat, certains d’entre eux sont fonctionnels et bien équipés.D’autres par contre c’est tout le contraire. Ce fléau est-il dû à la négligence et l’irresponsabilité de l’État?

Les cas de choléra sont en nette augmentation dans le pays depuis sa recrudescence. Face à cette flambée, les autorités sanitaires peinent à trouver une solution afin de couper la chaîne de contamination. C’est dans cette condition que des Centres de Traitement de Choléra sont dans un piteux état, alors que d’autres sont confrontés à pas mal de difficultés. En conséquence, les personnels sont aux abois face à la détérioration de la situation.

Cette dame qui frise la trentaine avait sa fille qui était vraisemblablement atteinte de la maladie. Elle nous raconte son calvaire pour trouver un CTC fonctionnel : « La fille a été malade. Elle présente des symptômes du choléra. On s’est dépêchée pour l’emmener à l’hôpital. En arrivant à l’Hôpital Universitaire La Paix, à Delmas 33, personne n’a voulu nous prendre en charge. Nous avons passé 2 hôpitaux de Medcins Sans Frontières (MSF), il n’y avait pas assez de place.Finalement on était obligé d’aller à l’hôpital Nos Petits Frères et Soeurs », nous raconte t-elle.

Une source au sein du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) contactée par notre rédaction nous fait un exposé de la condition de fonctionnement de certains centres de prises en charge du choléra. Elle nous informe que les personnes qui fréquentent les hôpitaux critiquent les autorités au niveau du MSPP qui semblent dépassées par les événements, mais les responsables rassurent la population que tout est sous contrôle.

« L’Hôpital Universitaire la Paix avait une tente mais il n’avait aucune mise en place pour les personnes contaminées.Suite aux travaux de rénovation, on l’a retirée. Cependant, le Ministère de la Santé Publique et de la Population ou les responsables du centre hospitalier n’a fourni aucune information à ce sujet, alors que l’hôpital figure sur la liste des centres qui prennent en charge les personnes atteintes de la maladie », déplore t-il.

Il affirme que, outre cet exemple, bon nombres d’hôpitaux se trouvant dans des zones reculées sont dans cette même situation. Dans certains centres de prise en charge, il n’y a pas de personnels de santé pour assister les malades tandis que des personnes, viennent au quotidien au moins 6 à 8 cas par jour, mais elle sont obligées de se référer à d’autres centres.

« Dans certains centres, des personnes qui ont d’autres maladies sont très exposées, car le CTC se trouve à un pas de la salle d’urgence de l’hôpital ce qui représente un risque de contamination pour les autres personnes. Ajouter à cela , un hôpital dispose d’un seul banc. Donc, et la personne atteinte du choléra et celle ayant une autre maladie vont s’asseoir sur ce banc là, encore une autre faille», explique le médecin.

« Il n’y a pas d’infrastructures sanitaires dans certaines communes dont Kenscoff, et d’autres villes de province ne disposent d’aucun centre de traitement du choléra. Certains centres n’ont pas une forte capacité d’accueil. Si les médecins diagnostiquent le choléra chez une personne, ils l’envoient vers d’autres centres. Le Centre Gheskio, Médecins Sans Frontières et l’Hôpital Saint-Luc de Tabarre, sont les centres les mieux équipés et structurés capables d’assurer la prise en charge sur la liste des CTC publiés par la MSPP » poursuit-il.

En guise de rappel, le choléra a fait son retour en Haïti début octobre, après trois ans de répit suite à l’introduction de la bactérie par les soldats Népalais de la MINUSTHA en 2010. Une épidémie de choléra qui avait sévi jusqu’en 2019, faisant plus de 10.000 morts. Les derniers chiffres du ministère de la Santé de de la population (MSPP) font état de 135 personnes sont déjà décédées et 1.500 sont affectées par cette maladie, et les enfants sont particulièrement vulnérables. Face au constat, la maladie risque de faire davantages ravages dans le pays en raison de la négligence et l’irresponsabilité de l’État.

Mederson ALCINDOR / INNOVANEWS

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