Haïti-Société : Trouver un emploi, de véritables galères

Le chômage partiel s’étant généralisé, la situation sécuritaire du pays dégrade. L’insertion des jeunes diplômés dans la vie active est particulièrement devenue complexe.
En Haïti, les jeunes sont beaucoup plus frappés par le chômage car, ils représentent la majorité de la population. Selon le programme des Nations Unies pour le développement 28,7 % de la population haïtienne se situe entre 15 à 24 ans. Ainsi, 144 mille candidats sont attendus aux épreuves du baccalauréat presque chaque années. Ces chiffres montrent bien les efforts déployés, ces deux dernières décennies, pour réduire le taux d’analphabétisme en Haïti. Et chaque année 220 000 nouveaux jeunes se présentent sur le marché du travail, c’est-à-dire, boucler les études universitaires ou professionnelles. Jusqu’à quand nos jeunes peuvent-ils déclarer avec assurance : Après le fac, c’est du boulot ?
L’anarchie dans l’accès aux emplois publics, comme privés, est devenu monnaie courante. Aujourd’hui, malheureusement il ne suffit plus d’avoir un diplôme, ni d’avoir une bonne formation mais il faudra avoir des liens de parenté ou des liens politico-politiciens pour pouvoir espérer avoir un emploi, c’est malheureux et c’est regrettable. Aujourd’hui c’est un sentiment de désespoir total qui anime la jeunesse haïtienne.
« Je fais partie des jeunes qui chôment d’un naturel organisé. Je commence mes recherches et postule dans différentes boîtes.Je n’avais toujours rien, aucune réponse, pas d’entretien, tandis que je connais des personnes sans diplôme, sans CV, sans compétence qui trouvent un emploi grâce à un coup de pouce d’un haut gradé », se plaint un jeune de 20 ans.
Les jeunes non-diplômés sont en tout temps confrontés aux difficultés du marché du travail. Mais les jeunes diplômés sans emploi eux, sont désormais condamnés à une précarité dont il est encore difficile d’analyser l’ampleur et la durée, le taux de chômage dans le pays demeure structurel.
Ainsi, l’économie haïtienne n’offre pas, en ce sens, aux jeunes des possibilités suffisantes pour obtenir un premier emploi ou démarrer une entreprise. Par conséquent, les jeunes hommes et femmes sans emploi se retrouvent piégés dans le cercle vicieux de la violence et de l’exclusion sociale qui sévit dans le pays.
Trouver un job en 2022 s’avère, pour beaucoup de jeunes mission impossible. « Après cinq ans d’études, je ne m’attendais clairement pas à ça… diplômée en octobre 2019 en dépannage d’ordinateur et réseau informatique à une école professionnelle de la capitale, j’ai quand même un bon CV, je ne comprends pas pourquoi je ne reçois que des refus», désespère-t-elle.
Un manque d’expérience
Cette situation difficile touche tous les profils. Elle est accentuée par le clientélisme qui entoure les recrutements et les offres d’emploi regorgent de postes sont «interdits» aux débutants comment vous voulez qu’un jeune qui termine à peine ses études et qui veuille se lancer sur le marché de l’emploi doit avoir des ans d’expérience ? Sans pour autant aucune institution ne veut pas faire de recrutement.
En tout cas, c’est difficile de voir ces jeunes pourtant qualifiés ne savent pas que faire où même ni quelle direction prendre. Il ne s’agit donc pas de rester collé à l’idée que ma “génération est maudite » bien que très éprouvée, n’a aucune arme pour se défendre et trouver sa place dans le monde d’aujourd’hui.
Jean Jude DEGAZON
INNOVA NEWS