Santé

Haïti-Santé : L’avortement, la bonne mauvaise pratique qui tue et endommage, elle raconte son passé

Selon les chiffres vertigineux de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)  en 2006, « environ 22 millions d’avortements à hauts risques ont lieu chaque année dans le monde. Et ceci, des dizaines de milliers de femmes n’en sortent pas vivant. » Ce qui n’ empêche pas pour autant que certaines filles et certaines femmes de continuer cette pratique dangereuse. Ce n’est pas la meilleure décision à prendre, encore moins une bonne méthode à appliquer. Donc, loin de là. Mais tous les jours, on assiste à des cas d’avortement où les unes sont plus dangereux que les autres.

Sandra Jean, une jeune fille de 23 ans qui habite Fort National raconte comment  elle a fait un avortement à l’âge de 17 ans. Six (6) ans plus tard, elle revient sur son expérience douloureuse pour parler des dangers et des conséquences néfastes auxquels les femmes sont exposées en se faisant avorter. Consciente de la gravité d’une telle réalité, la jeune fille dévoile les effets néfastes de sa mésaventure .

« Les difficultés sont nombreuses. On risque de se retrouver dans un manque total d’accès aux soins plus particulièrement du sang. Ce que les personnes ne comprennent pas, c’est que ça peut endommager accidentellement les matrices à risque où les victimes menacent de ne plus pouvoir enfanter. Cette pratique met en péril la vie des femmes allant jusqu’à  provoquer leur mort », explique-t-elle.

«Avoir un enfant à cet âge ne faisait pas partie de mon plan encore moins d’abandonner l’école alors que mes amis y allaient toujours». «j’étais trop jeune pour avoir un bébé. J’ai jugé anormal de mettre un terme à ma scolarité, alors j’ai utilisé cette méthode dont plusieurs personnes m’en parlaient».  Ce sont, entre autres, ces raisons qui m’ont poussé à interrompre ma grossesse à l’époque, a-t-elle ajouté.

Même si les risques étaient énormes, la jeune fille a tenté sa chance.Cependant, lorsqu’elle raconte son histoire, cette dernière ne peut pas cacher ses regrets d’avoir commis cet acte. Car peu de temps après la découverte de son avortement, les habitants de la zone n’ont pas cessé de lui prononcer des injures. Même sa meilleure amie lui avait tourné le dos. « Ils me voyaient comme un diable en personne. Ils m’ont lancé des propos malsains, à leurs yeux, je n’étais qu’une personne cruelle sans pour autant connaitre les véritables raisons qui m’ont obligées à faire cela », déclare-elle.

Toutefois, elle décline allègrement les raisons fondamentales qui peuvent pousser les femmes et les filles à prendre cette décision qui pourrait, malgré tout, leur coûter la vie.Porter un enfant n’est pas une mince affaire. Il n’est pas donné à tout le monde le pouvoir d’en prendre soin. Précisément si la personne n’a pas une bonne stabilité financière, ou comme moi qui n’avait pas encore l’âge de m’occuper d’un bébé alors que j’était toujours à l’école». «Pourtant, les gens essaient de nous persuader en disant que ça pourrait peut-être le seul que Dieu allait nous donner. Mais parfois, des femmes meurent parce qu’elles n’ont pas interrompu leur grossesse », a -t-elle poursuivi.

Ce qui est certain, c’est que tout le monde dans la société émet des jugements et des  critiques lorsqu’une femme décide de son propre gré de mettre un terme à une grossesse. C’est comme si la personne méritait que tous les malheurs du monde lui tombent dessus. Cette indifférence est pourtant loin de décourager les femmes d’appliquer l’avortement. Avec le slogan  « depi wap boule bwa fow fè chabon, » la société haïtienne ne rate aucune occasion de vous moquer et de vous injurer. Sans se tenir compte des cas inestimables de viols et de violences sexuelles enregistrés chaque jour dans le pays où des malheureuses jeunes filles, et des femmes sont tombées enceintes de quelqu’un et n’ont d’autre porte de sortir que de se faire avorter.

Rachelle MÉNÉLAS/ INNOVA NEWS

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