Haïti : Le mouvement syndical haïtien dénonce le « licenciement massif » des travailleurs du textile

Le mouvement syndical haïtien se montre préoccupé par rapport aux vagues licenciements des travailleurs et travailleuses œuvrant dans le secteur textile. Indigné, le mouvement syndical demande aux victimes de rester mobilisés afin que leurs droits soient respectés.
Dans une note en date du 6 février 2023, plusieurs organisations dont la Confédération dss Travailleurs Haitiens (CTH), la Confédération des Travailleurs et Travailleuses des Secteurs Publics et Privés (CTSP), la Centrale Nationale des Ouvriers Haitiens (CNOHA), la Centrale Autonome des Travailleurs Haitiens (CATH) et le Front National des Syndicats
Haitiens (FNSH), entre autres, ont tiré la sonnette d’alarme tout en rappelant que ces licenciements surviennent dans un contexte difficile où le chômage et l’insécurité rongent les familles haïtiennes et la population perde l’espoir et les conditions de vie des citoyens sont devenues accablantes.
« L’heure est grave, la situation des travailleurs et travailleuses s’aggrave et le gouvernement ferme les yeux pour ne pas regarder la réalité en face. Entre temps, les entreprises de tous les secteurs continuent d’abandonner les travailleurs sur la route du chômage. Un simple indicateur pour le secteur textile permettrait de comprendre le drame de la classe laborieuse. » lit-on dans la note.
Par ailleurs, le mouvement syndical haïtien qualifie d’illégal cette vague brutale de licenciements qui dit-il, ne respecte pas les dispositions prévues aux articles 44 et 45 du Code du Travail en ce qui concerne le préavis et les employeurs n’offrent aucune compensation pécuniaire aux travailleurs et travailleuses.
« Les dirigeants syndicaux et les délégués syndicaux sont des personnes protégées par la Convention 87 de I’Organisation Internationale du Travail (OIT) portant sur la liberté syndicale et la Convention 98 de I’OIT sur la négociation collective sans oublier la recommandation 143 de I’OIT sur les relations de travail dans les entreprises. En cas de licenciement, les représentants syndicaux ne doivent pas être renvoyés, ils doivent garder leur poste de travail. Si l’entreprise devrait fermer, les représentants syndicaux devraient-être renvoyés en dernier. Malheureusement dans le secteur textile, ces principes ne sont pas respectés », poursuit la note.
En guise de conclusion, les organisations déplorent le fait que les employeurs ne consultent pas les syndicats dans le mécanisme de renvoi et profitent du contexte pour se débarrasser des dirigeants syndicaux. Elles dénoncent le fait que certaines entreprises sont fermées sans payer les charges sociales, notamment la cotisation de retraite pour les travailleurs et travailleuses à I’Office Nationale Assurance Vieillesse (ONA).
En revanche, elles demandent au gouvernement et les employeurs de prendre leur responsabilité en ce sens. Le mouvement syndical haïtien appelle au Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) à prendre des dispositions pour éviter l’augmentation des cas d’abus et de représailles dans la société haïtienne.