Économie

Haïti-économie : Les banques commerciales nous traitent comme des mendiants

Les citoyens ne cachent pas leur indignation pour la façon dont ils sont humiliés devant et dedans des banques commerciales dans la Capitale. Ils dénoncent le mauvais traitement reçu dans ces institutions qui les traitent comme des mendiants, crachent-ils.

En raison de la pénurie successive de carburant dans le pays depuis plus de 3 mois, les banques commerciales par le biais de l’Association Professionnelle des Banques (APB), sontobligées de modifier leur horaire de fonction. Depuis le 3 octobre dernier les institutions bancaires avaient annoncé qu’elles fonctionnent trois jours par semaine, soit Lundi, Mercredi et Vendredi. Suite à cette nouvelle mesure, à longueur de journée, de long fil d’attente est remarqué à l’entrée principale des banques.

Il est déjà 8hr et le soleil vient à peine de poindre dans un ciel nuageux.Ce matin le tableau n’est pas différent dans les banques commerciales qu’on a visitées dans plusieurs coins de la capitale dont Delmas, Pétion-Ville, Centre-ville, Route de Frères, la Route de l’Aéroport entre autres. Des citoyens sont massés devant les différentes banques si certains arrivent depuis 4, 5, 6 jusqu’à 7 heures et sont impatients d’être servis. Une situation que les clients ne sont pas habitués avec et se trouvent en grande difficulté pour s’adapter.

« Je me suis réveillé à 4hr du matin et quand j’arrive à la banque, il y avait plus d’une vingtaine de personnes qui y était avant moi. C’est pas possible vu la conjoncture actuelle surtout avec le phénomène d’insécurité tu te lèves tôt et il se peut qu’on n’a pas le temps de te servir. » témoigne un citoyen se trouvant dans le succursale de BNC de Delmas 32.

Dans une autre banque commerciale à la Route de Frères, on rencontre cette dame qui avoisine la quarantaine. Très désespérée, elle nous raconte qu’elle se fait la queue depuis 5h am et voilà qu’il est midi dépassé, elle reste debout sans faire un pas puisque la ligne n’a pas bougé. Ces citoyens ne mâchent pas les mots pour critiquer les responsables des banques commerciales surtout les superviseurs et les agents de sécurité qui disent-ils, leur méprisent et favorisent des groupes de personnes familières. Pour eux, c’est un manque de respect à l’endroit des clients.

À Turgeau et à Pétion-ville, les témoignages ne sont pas différents.Toutefois, les clients attirent notre attention sur un phénomène de corruption qui se développe dans certaines institutions bancaires. Ces derniers affirment qu’il y a des personnels de banques qui leur rançonnent en vue de leur faciliter l’accès à la caisse. Ils pointent du doigt les responsables des banques, les politiciens et le gouvernement en place qui selon eux, sont les principaux responsables de leurs calvaires.

Dans certaines banques on t’exige de payer un montant mais dans d’autres, tu donnes ce que tu veux mais c’est devenu une obligation si tu veux pas accéder facilement aux espaces de banques, sinon vous êtes obligés de rester dans la ligne voir le pire ne pas avoir accès à l’intérieur durant toute la journée et revenir un autre jour, comme c’est le témoignage de ce jeune homme.

“Il est inacceptable de favoriser la corruption or ceci devrait être l’exception. Tu t’imagines dans une banque commerciale la corruption règne. Tu as ton argent dans une banque, pour la récupérer tu dois payer un frais c’est pas possible.” nous a confié ce client d’un ton énervant et frustré.

Depuis le 3 octobre dernier c’est ainsi la situation dans les banques commerciales. Les citoyens croient que la crise et cette situation difficile où les plus pauvres sont les principaux victimes indirectement car selon eux les responsables des banques n’ont rien à perdre, le gouvernement non plus donc ils estiment qu’en Haïti tout ce qui devrait être l’exception est devenue la règle même du jeu. INNOVANEWS

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