Justice

Affaire Église Épiscopale d’Haïti : Le RNDDH accuse le Commissaire Jacques Lafontant de protéger ses proches

Dans le cadre du dossier de la cargaison d’armes et de munitions découvertes à la douane de Port-au-Prince au nom de l’Église Épiscopale d’Haïti, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié hier, samedi 14 octobre 2022, un rapport pour le moins accablant. Un rapport qui a pointé du doigt le chef du parquet de la Capitale.

Dans ce rapport de 14 pages, le RNDDH souligne que la franchise octroyée à l’EEH par l’Etat Haïtien a été utilisée par d’autres entreprises et entreprises commerciales et des personnalités qui n’ont aucun rapport avec des activités de cultes. À partir de ce constat, l’Église Épiscopale d’Haïti commençait à ne
plus jouir auprès de certains agents douaniers, de la réputation qu’elle avait, écrit le RNDDH.

Entre février et mars 2022, trois (3) containers sont arrivés au port de Port-au-Prince avec un Bill of Lading au nom de l’Église Épiscopale d’Haïti. Des agents douaniers avaient alors catégoriquement refusé de signer les papiers pour le dédouanement des containers susmentionnés, parce-que le quitus de l’Eglise Épiscopale
d’Haïti était utilisé par trop de personnes, poursuit le rapport.

Le RNDDH dit avoir parlé avec au moins un agent de la douane de Port-au-Prince qui, depuis plus de quatre ans, avait décidé de ne plus être impliqué dans le processus de dédouanement des colis au profit de l’Eglise Épiscopale d’Haïti, en raison d’un soupçon de trafic de franchise.

Au début du mois d’avril 2022, trois (3) containers sont arrivés à la douane de Port-au-Prince au nom de l’entreprise Rémy Multi Services, appartenant à Rémy LINDOR. Ils ont été entreposés à MEAD CPS2. Tout de suite après leur arrivée, le processus de
dédouanement a été entamé. Après des soupçons faisant croire qu’il aurait des produits illicites dans les containeurs, les deux agents douaniers ont exigé une vérification en vue du paiement des frais de douane, poursuit le rapport.

Après de nombreuses démarches infructueuses pour couvrir les containers par la franchise de l’institution susmentionnée, Rémy LINDOR a accepté de se soumettre à la vérification exigée. La date du 14 juillet 2022 a donc été retenue pour la réaliser. Les autorités ont découvert près d’une vingtaine de fusils de grands calibres, des pistolets, des munitions et près de 50 mille faux billets en devise américaine.

Selon le rapport du RNDDH, la fiche relative aux huit (8) boites dans lesquelles ont été trouvés les objets illicites mentionnés dans les procès-verbaux, fournit les informations suivantes : Expéditeur : Fernand JEAN PIERRE; Bénéficiaire : Alerte ISAAC; Compagnie : Rémy Multi Services; No de la fiche : 825379; Nombre de boites : 8
12 personnes sont indexées dans ce dossier et seulement six ont été arrêtées.

Le RNDDH accuse le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant d’utiliser son pouvoir pour protéger certaines personnes dont le nommé Rémy LINDOR qui vit aux États-Unis et c’est le Commissaire qui lui a référé Me Ronald D’Meza comme son avocat.

« A date, l’enquête ne semble être menée que pour épingler l’Église Épiscopale d’Haïti dans le trafic d’armes et de munitions. Cependant, le RNDDH estime qu’elle doit surtout être conduite à l’encontre des personnes directement concernées par la cargaison illicite qui
a été saisie le 14 juillet 2022, en l’occurrence, l’expéditeur des huit (8) boites contenant les objets illicites, le destinataire ainsi que celui qui voulait à tout prix les faire sortir de la douane, en utilisant la franchise de l’Eglise Épiscopale d’Haïti », informe le RNDDH.

L’institution condamne les actes d’interférence du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jacques LAFONTANT dans ce dossier.

« Par son comportement, le Commissaire a dirigé tous les regards sur l’Eglise Épiscopale d’Haïti alors que des personnes clairement identifiées, entretenant des liens directs avec les colis illicites saisis, ne sont nullement inquiétées. Ainsi, à trop vouloir protéger ses amis, le magistrat Jacques
LAFONTANT a abusé de son autorité », déplore le réseau.

Fort de ces constats, le RNDDH recommande aux autorités d’enquêter à fond sur ce dossier et punir les coupables, enquêter sur le comportement du commissaire Lafontant et sur son patrimoine et enquêter sur les actes de vols et de pillage orchestrés par des agents de la DCPJ dans le cadre de ce dossier.

 

INNOVA NEWS

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